Les archives d'Alternative Libertaire
DOUGLAS DE CONINCK / DE MORGENDes ballets roses
au témoignage d'X1L'enquête
impossible !Qu'il soit impossible d'enquêter
sur une affaire ne signifie pas
qu'elle a eu véritablement lieu.
Confrontée à cette affirmation
aux mille et une interprétations,
la Belgique se débat depuis vingt ans
avec les dossiers des ballets roses.- Tu m'as dit que tu l'avais fait. Tu l'as fait ou non ? Je dois savoir.
- Non, je ne l'ai pas fait.
- Chérie, l'autre fois, tu m'as dit que tu l'avais fait. Maintenant, tu me dis que tu ne l'as pas fait.
- Et toi ? Est-ce que tu ne m'as pas trompée tout ce temps.
- Si tu ne me dis pas la vérité, je ne sais plus où j'en suis.
- Tu m'as toujours trompée !
- Je n'ai pas couché avec une autre.
- Tu ne m'as pas trompée, mais tu m'as fait horriblement souffrir moralement... (silence, craquements). Bon, c'est vrai. J'ai participé à des partouzes avec Bettens, je l'ai fait, mais ça ne m'a pas plu. Je le lui ai dit et nous en avons discuté [...].Chaque homme en phase de divorce se rappelle souvent presque littéralement de la dernière conversation avec son épouse.
Pour le psychiatre bruxellois, André Pinon, c'est pire. Ce dialogue entre lui-même et sa femme Josiane Jeuniau est le point de départ d'une affaire qui transformera la Belgique de ce pays paisible de la bière et des frites en une nation de complots, d'intrigues, de meurtres non résolus et de partouzes. C'est ici, sur les rives du lac de Genval que commence, le 30 août 1979, l'histoire des ballets roses.
La fine fleur du royaume
André Pinon joue avec un stylo voyant, le tient devant la bouche de sa femme, comme un micro B ce qu'il est effectivement. Trois cents mètres plus loin, un détective enregistre la conversation sur bande magnétique.
Cette opération à la James Bond a été décidée après que le couple ait comparu deux jours plus tôt devant le juge de la jeunesse de Nivelles et qu'André Pinon a bluffé : Je sais tout. Sa femme a brutalement pâli : Vraiment tout ?! Elle raconte alors des ébats sexuels avec douze partenaires, hommes et femmes ensemble, dans la villa de son nouvel amant, le docteur Bettens. Elle cite quelques personnalités, parmi lesquelles un haut placé de la Sécurité de l'État et le docteur Crokaert de Waterloo. Pinon espérait qu'elle refasse son récit, mais elle se contente d'avouer que Bettens organise des partouzes tous les vendredis. Le stylo commence à lui paraître suspect. La discussion se termine par une dispute éclatante. Pinon est toutefois satisfait du résultat. Cela suffira pour obtenir la garde des enfants, pense-t-il.
Il l'est moins quand il rentre le 7 septembre chez lui pour constater qu'on l'a cambriolé. Une seule chose a disparu : la cassette. Il obtient toutefois une copie chez le détective, et se rend à la police. Le 10 octobre, sa plainte aboutit au parquet de Nivelles et se voit attribuer le numéro de dossier 38.91.1005/79.
Premier "suicide"
Cinq jours après l'entretien du lac, la femme de chambre de l'Holiday Inn de Machelen malmène la serrure de la chambre 419, fermée à clé depuis deux jours. Sur le lit, elle trouve le cadavre de Anne Dedeurwaerder, 44 ans. Par terre, un flacon de Vesparax, vide. Le parquet de Bruxelles conclut au suicide. La dame en question était l'épouse du docteur Crokaert.
Lorsque Pinon apprend la nouvelle, il n'en démord plus, il y a quelque chose derrière tout cela. Le nouveau substitut nivellois, Jean Deprêtre empêche que la cassette soit versée au dossier de divorce et le juge de la jeunesse confie la garde des enfants à l'ex-femme de Pinon. Celui-ci répète son histoire à qui veut l'entendre. C'est ainsi qu'il rencontre Christine Doret. Elle a également été impliquée dans une procédure de divorce auprès du même juge de la jeunesse. Cette femme de 31 ans lui raconte qu'elle a participé, avec son ex-femme d'ailleurs, à des partouzes où se défoulait la fine fleur de l'establishment belge : l'ancien Premier ministre Paul Vanden Boeynants, Guy Mathot, le général de gendarmerie Beaurir, les promoteurs immobiliers très proches de VdB, Charly De Pauw et Ado Blaton, ainsi que le prince Albert. Christine Doret affirme même qu'il y avait des enfants, dont deux se sont suicidés. Le juge de la jeunesse les a sélectionnés dans des homes et "livrés".
Ça flambe au journal Pour
André Pinon s'adresse alors à Jean-Claude Garot de l'hebdomadaire de gauche Pour. Ensemble, ils décident d'organiser le 18 juin 1981 un souper avec Christine Doret. Ne se doutant pas que Garot immortalise ses paroles sur un dictaphone, elle déballe à nouveau son histoire. Les partouzes se déroulaient au golf club de Bercuit, chez le docteur Bettens et dans des villas à la côte. Elle parle également du "meurtre de madame Crokaert". Lorsqu'en fin de soirée, Garot se présente comme journaliste, elle réagit violemment. Elle niera tout, dit-elle, quoi qu'il arrive.
Le matin du 5 juillet 1981, un incendie ravage la rédaction et l'imprimerie de Pour, installées à Ixelles. On y avait jeté quelques cocktails molotov. Le 10 juillet, Jean-Claude Garot relate les faits à la justice. Quelques jours plus tard, toutes les conversations tournent autour des ballets roses. Mais quelle est donc l'origine de ce terme ? Hugo Coveliers, spécialiste VLD du dossier, explique : C'est le terme consacré pour désigner des partouzes. Rien à voir donc avec de la confiture, bien qu'il ait été question d'ébats dans la confiture rose. J'ai un jour fait une blague à cet égard lors de la commission sur les tueries, suite à quoi VdB s'est adressé à moi d'une voix sonore en disant : "Moi, je ne pédale pas dans la confiture !".
Le 20 juillet 1981, les enquêteurs belges se rendent sur la Côte d'Azur où Christine Doret passe ses vacances. Si celle-ci se rappelle de la soirée, elle affirme avoir tout inventé. Elle avait pitié de Pinon qui ne pouvait pas accepter le verdict du juge de la jeunesse. Et pour ne pas lui refuser le plaisir de sa théorie du complot, elle a répété ce qu'il lui avait soufflé.
Le juge classe le dossier
Aujourd'hui, à la lecture du dossier Pinon, le seul sentiment qui subsiste est que l'on a en mains le fameux dossier qui a fait couler tellement d'encre. L'on serait tenté d'approuver l'affirmation selon laquelle ce n'est que l'illustration pénible de ce à quoi peut mener un divorce. Il apparaît des interrogatoires de Bettens et de Crokaert que la femme du dernier entretenait une liaison avec le premier. Qui rompt, suite à quoi elle se suicide. Point à la ligne. Lors d'une perquisition chez le docteur Bettens, l'on a retrouvé le livre d'or dans lequel, affirmait Christine Doret, se trouvaient le noms de tous les partouzeurs. La description correspond parfaitement, mais les nom de VdB et de Mathot n'y apparaissent pas. Fin 1981, Jean Deprêtre classe le dossier 38.91.1005/79 sans suite. Plus tard, il s'avère que l'incendie du Pour a été provoqué par le Front de la Jeunesse, davantage pour les révélations du journal concernant les camps d'entraînement fascistes que pour celles du dossier Pinon. Le FJ était toutefois partiellement financé par le baron Benoît de Bonvoisin, extrémiste de droite. Beaucoup établissent alors rapidement le lien avec le dossier Pinon. Les doutes subsistent. Jean-Claude Garot a déposé son enregistrement à la police judiciaire (PJ) le 21 juillet 1981. Christine Doret n'y apparaît pas vraiment comme une affabulatrice.
Garot : Ce n'est pas que je ne te croie pas, mais...
Doret : Mais parce que... (s'adresse aux autres) Mais parce que... il n'a jamais vécu ce genre de choses. Il n'a jamais fréquenté ces milieux. On ne peut pas les connaître alors.
Garot : Non, vraiment pas (...)
Doret : Certains en sont morts. C'est vrai...Paul Latinus pendu
Le 25 avril 1984, on retrouve le cadavre de Paul Latinus, dirigeant du mouvement d'extrême-droite Westland New Post, pendu dans sa cave. Latinus était un personnage controversé. Le WNP infiltrait la sécurité de l'État, n'hésitant pas à subtiliser des télex ultra-secrets à l'OTAN. En dehors de Deprêtre B à nouveau chargé de l'affaire B et du magistrat bruxellois Jean-Pierre Jaspar, personne ne croit au meurtre. Le commissaire bruxellois de la police judiciaire (PJ), Georges Marnette, est arrivé le premier sur les lieux et continue à affirmer que la corde à laquelle pendait Latinus était trop courte.
Six mois avant sa mort, Paul Latinus avait déposé plainte auprès de la gendarmerie pour "menaces de mort dans le cadre du dossier Pinon". Dans ses affaires personnelles, l'on a retrouvé des notes visiblement recopiées du dossier 38.91.1005/79.
Le morecau d'un puzzle
À partir de 1984, il est impossible d'arrêter le flot des spéculations. J. Deprêtre annonce brutalement qu'il n'existe pas de dossier Pinon. La PJ commence à surveiller quelques adresses citées dans le dossier. On fait beaucoup de bruit autour d'un mystérieux enregistrement contenant une conversation entre Pinon et un avocat. Le commissaire Marnette rafle la cassette sur le bureau d'un collègue et lorsqu'elle réapparaît, elle est vide. Des choses dans le genre. Il est certain que les ballets roses ont eu lieu, a décidé la commission-bis sur les tueries. Il n'est toutefois pas prouvé que des mineurs étaient impliqués.
Les journalistes qui se sont occupés de l'affaire dans les années quatre-vingts sont convaincus que le dossier Pinon était une sorte de code avec lequel la racaille d'extrême-droite essayait de faire chanter la classe politique. D'après eux, il ne s'agit que du reflet d'un dossier beaucoup plus important.
Call-girls et haute finance
En 1976, un consortium d'entreprises belges, Eurosystem Hospitalier, empoche un contrat de 36 milliards de francs pour la construction d'un hôpital en Arabie saoudite. Peu avant la signature du contrat, la société engage une certaine Israël Fortunato dans son département relations publiques. Il s'agit d'une prostituée surnommée Tuna. Elle dirige une équipe de call-girls, appelée Le cercle de Tuna, qui voyagent dans le monde entier aux frais d'Eurosystems pour séduire les magnats saoudiens. En 1979, l'aventure se termine par une faillite qui coûte à l'État plusieurs milliards de nos francs. Il s'avère alors qu'Eurosystems a dépensé pas moins de 8 milliards en "commissions".
L'une de ses filiales est dirigée par un homme d'affaires très proche du Front de la Jeunesse. Le baron de Bonvoisin trempe, lui aussi, dans l'affaire B comme d'habitude. Le prince Albert avait fait un lobbying intensif auprès des Saoudiens. Presque tous les noms du dossier Pinon réapparaissent d'une manière ou d'une autre dans les constructions commerciales gravitant autour d'Eurosystems. Et inversement. Christine Doret avait désigné une certaine Tania ou Tounia comme l'organisatrice des partouzes. Le cercle de Tuna compte également parmi ses clients la société Asco de Roger Boas, laquelle avait obtenu un contrat de défense controversé de 24 milliards pour des blindés. Israël Fortunato avait été pendant des années la maîtresse de Boas, qui lui-même était un ami très proche de VdB.
En 1979, l'une des call-girls, Lydia Montaricourt, reprend la direction du Cercle de Tuna. Elle a toutefois des ennuis avec la justice. La BSR effectue une perquisition, emmène des listes de clients et prend acte de sa déclaration selon laquelle elle * travaille pour Eurosystems +. L'enquêteur Callens de la BSR n'en comprendra les implications que lorsqu'il est convoqué au cabinet du ministre de la Défense Vanden Boeynants. Le magistrat chargé du dossier le clôture. Il s'appelle Jean Deprêtre. Lydia Montaricourt récupère ses biens et l'affaire continue à planer pendant des années au-dessus de toutes les autres.
Tueurs du Brabant
Dans la nuit du 16 au 17 décembre 1983, l'homme d'affaires Jacques Fourez et sa maîtresse Élise Dewit arrêtent leur Mercedes sur le retour de Paris pour prendre de l'essence. Ils font halte au Colruyt de Nivelles, au moment même où quelques gangsters l'attaquent. Dans le bain de sang qui s'en suit, Jacques Fourez, Élise Dewit et un gendarme accouru sont exécutés. Grâce aux révélations de Pour B qui est arrivé à ses fins B le public belge vient d'apprendre ce que sont les ballets roses. Dans la même catégorie s'ajoute à présent la notion de Tueurs du Brabant wallon. Comme ce sera toujours le cas par la suite, le butin est dérisoire par rapport à la violence déployée : quelques bidons de pétrole, des pralines et cinq paquets de café.
On les retrouve d'ailleurs dans le coffre de la Mercedes de Fourez, avec laquelle les malfaiteurs ont pris la fuite. Deux ans plus tard, l'on s'intéresse beaucoup à ce coffre. Un PV établi par la BSR concernant les Tueurs du Brabant wallon signale que Charly De Pauw avait versé 140 millions dans une affaire de chantage pour une cassette vidéo sur laquelle on pouvait le voir lors d'une partouze avec des enfants. Peu avant leur départ de Paris, Jacques Fourez et Élise Dewit ont affirmé avoir une copie de cette cassette dans leur coffre. Bien qu'aucun des deux n'ait été fortuné, le couple négociait, juste avant d'être assassiné, l'achat d'un domaine prestigieux dans les Ardennes. Élise Dewit travaillait au cabinet d'un échevin CVP bruxellois, intime de VdB. Si cette hypothèse est la bonne, reste à savoir toutefois comment les Tueurs pouvaient savoir que le couple allait s'arrêter au Colruyt. Fourez n'y allait jamais prendre de l'essence. Sur cette objection, la justice clôt la piste. Au sein de la BSR de Wavre éclate une guerre entre les partisans et détracteurs. Le procureur Deprêtre B encore lui B ridiculise les enquêteurs de la BSR qui veulent établir un lien entre les Tueurs et l'extrême-droite ou les ballets roses, et trouve un allié en leur chef, Jean-Luc Duterme. Il renvoie les enquêteurs perturbateurs.
Ça crève l'écran
Le pays semble avoir retrouvé sa quiétude, jusqu'à ce que, le 13 février 1990, VTM commence son journal du soir par un close-up sur le visage fatigué d'une Française. Elle a 42 ans et s'appelle Maud Sarr. En prime-time, elle explique comment des gens comme VdB, Deprêtre, Jaspar et le commandant de gendarmerie François ont participé à des partouzes avec des mineurs. Les déclarations de Maud Sarr semblent répondre à de nombreuses questions plus anciennes des dossiers Asco, Eurosystems, Latinus et Pinon, mais à peine une semaine plus tard, l'on apprend que Mme Sarr s'est fait payée par le journaliste de VTM. La somme est ridicule B elle ne fait rien pour rien B mais cela devient plus gênant lorsqu'il s'avère qu'elle a déjà témoigné devant la justice et que deux jours après son apparition télévisée, elle revient sur ses déclarations. Entre-temps, VdB lui-même a comparu devant la commission sur le tueries. Bon nombre voit dans la venue soudaine de Maud Sarr une manoeuvre pour permettre à VdB de se moquer de toutes ces fariboles.
Suite au témoignage de M. Sarr, on ressort à nouveau le dossier Pinon et le parquet bruxellois décide d'y faire une fois pour toutes la part de vérité et de fiction. Avec pour conséquence que les questions sans réponse sont encore plus nombreuses. Christine Doret n'a plus jamais été entendue après 1981. Personne ne sait ce qui a poussé Maud Sarr a rétracté son histoire. Le colonel de gendarmerie Herman Vernaillen, sur lequel on (les Tueurs ?) avait tiré auparavant, affirme qu'il a vu de ses propres yeux une cassette avec des ballets roses, mais ensuite ne se manifeste plus. Plusieurs photos surgissent sur lesquelles apparaît Jean Bultot B un suspect dans plusieurs pistes sur les Tueurs B en train de sautiller dans la confiture, mais personne ne peut confirmer qu'il s'agit bien de lui. Tel le monstre du Loch Ness, les ballets roses se mêlent à chaque nouvelle affaire importante. L'affaire Dutroux a-t-elle à peine éclatée qu'il s'avère que Michel Nihoul est un amateur de partouzes.
Les témoins X
Les enquêtes d'alors paraissent inconsistantes quand fin 1996, Regina Louf et ses consoeurs spirituelles X2 et X3 témoignent à Neufchâteau de l'existence de réseaux du sexe. Les informations correspondent parfaitement aux hypothèses d'alors ; mieux, elles sont plus précises et détaillées. Dès 1989, Maud Sarr évoque des enfants qu'elle a vu dans les années septante lors de partouzes à Knokke et dont personne ne savait d'où ils venaient. Regina Louf a grandi à Knokke. Les noms cités par les X sont pour la plupart identiques à ceux des déclarations de Sarr, Doret, Pinon et autres. Il y a fort à parier qu'un beau jour, quelqu'un soulèvera le dossier X3. La famille royale y joue un rôle important.
X3, comme X2, décide de se taire lorsqu'elle se rend compte que la cellule d'enquête de Neufchâteau s'est également divisée. Certains estiment que l'affaire est un peu trop belle pour être vraie. Au cours de l'année 1998, une foule de communiqués affirment que les enquêteurs ont "aidé" leurs témoins, d'autres font part de faux PV. Les enquêteurs qui, avec une délectation sardonique, déclarent folles les témoins X sont souvent les mêmes qui ont nié pendant des années l'existence des ballets roses. En Belgique, il est impossible d'enquêter sur certaines affaires, affirme Hugo Coveliers. Alors, on les tire pendant des années.
Le docteur Pinon ne s'est mêlé que brièvement au grand débat Dutroux/Nihoul. Il croit se rappeler que deux PJ-istes lui avaient déjà demandé vers le milieu des années quatre-vingts s'il connaissait Nihoul et le "bourreau de Mons". Le docteur Pinon vient d'acheter une maison au Portugal. Sur le point d'émigrer, il ne veut plus jamais rentrer en Belgique. Jean-Claude Garot est aujourd'hui l'éditeur prospère de plusieurs magazines de sport.
Douglas De ConinckExtrait de l'édition spéciale du journal De Morgen pour ses vingt ans (1er décembre 1998). Les intertitres et l'illustration de couverture sont de la rédaction d'AL. Merci à Aline et à Sylvaine pour la traduction.
De Morgen - 1er décembre 98
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